Je suis un poisson rouge dans son bocal, à l'abri (ou pas) de coups de patte intempestifs et de la maladresse de celle qui se dit ma maitresse. J'ai un nom à rallonge, mais puisque nous sommes entre nous, vous pouvez m'appelez Jack.
Je suis arrivé bien après les tourmenteurs de mon humaine, mais l'histoire qu'ils m'ont tout deux raconté me parait assez vraisemblable pour que je puisse, à mon tour, vous la narrer.
L'ainé, Aramis (de son véritable nom Amarilis), est une espèce de loque qui baille à longueur de temps, trouve à peine l'effort de se pencher sur sa gamelle environ 7 fois par jour, et passe le reste de sa journée à observer les allées et venues des passants à travers la fenêtre. Parfois, ne résistant pas à l'appel du plus jeune, il se surprend à vagabonder de ci de là comme un colibri sous acide, pourchassé par Loukas, renversant enfin la tendance, et piétinant le visage de l'humaine qui hurle qu'à trois heures du matin il n'est plus temps pour ces *censuré* de chats de faire les fadas. Aramis a été adopté la décembre de 2008 à l'âge de six mois. Notre maitresse l'a retrouvé planqué sous son lit un beau matin, comme terrorisé par la belle soeur qui venait de le lui amener. Mais l'instant de panique fut court puisque ce chat, féru de caresses, s'est bien vite retrouvé sur les genoux de cette Emilie, ronronnant tout son saoul.
Depuis, ma foi, c'est l'amour fol (et vache).
Le deuxième, un peu cinglé (mais quel chat ne l'est pas me direz vous) est un jeune croisé européen chartreux du nom de Loukas (en vérité Loukas Jonesy I) qui apparemment est monté sur pile nucléaire, et ne prend pas le temps de laisser la touffe de plume s'éloigner de quelques centimètres pour la dévorer, elle et sa corde, parfois même le tube qui la retient (s'attirant les rires et les gronderies de la maitresse). Il grimpe partout (surtout là où il ne faut pas), est un glouton qui pourrait dévorer une vache si on lui laissait le temps, et possède une personnalité attachante mais peu câline, ce qui désole l'humaine. Le sauvageons ne résiste tout de même pas aux siestes improvisées sous le sweat-shirt de la demoiselle. Sauvé d'une famille trop nombreuses et d'humains peu attentifs, il a eut vite fait de combler son retard de croissance et de dépasser en taille et en poids sa soeur, dont la maitresse est elle aussi présente sur le forum.
Cette paire de félins, pas vraiment atypiques mais complètement marteaux, font donc le bonheur de celle qui me nourrit chaque jour, bien que les cris fusent à longueur pour des broutilles bassement matérielles, comme des marques de crocs sur l'un de ces cartons colorés remplis de papiers qui s'envolent sous son doigt qu'elle appelle "livres".
Elle fait peut-être preuve de patience, ou juste d'aveuglement amoureux car ces deux sadiques ricanent dès son réveil sur les plaisanteries qu'ils pourront lui faire dans la journée (comme vomir uniquement sur le tapis ou renverser les cadres photos) mais la pauvre ignorante ne voit en eux que de bestiaux pas très fut fut qui ne font pas le mal volontairement.
Si elle savait.
Sur ce, je vous quitte, il existe une autre partie du forum pour la suite de cette histoire. En attendant, l'introduction est postée.