Voici une courte histoire que j'ai jadis écrite sur Salem... et non, ce n'est pas mon chat n'à mowa, mais bien celui de mon chéwi ^^^Une merveille de la nature. Sa petite cascadeuse. C'est comme ça que Michael avait surnommé son chat, une superbe panthère d'un noir subtil et absorbant. À la fois gracieuse et agile, à presque huit ans, elle ressemblait encore à un petit chaton,fragile et maladroit. Tous ses traits étaient parfaits, sa fourrure douce, son allure élégante et son regard presque humain. Salem était véritablement la plus belle des créatures. La plus embêtante, le réveillant souvent à deux heures, trois heures, cinq heures du matin pour qu'il la fasse sortir, mis la plus douce et la plus belle, sans aucun doute ! De plus, elle avait une relation de confiance, d'amitié,voire peut-être une relation familiale avec Michael, qui s'occupait d'elle sans doute comme s'il s'agissait de sa propre fille, sans les histoires du soir... quoi que...
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Le plus étrange dans cette relation, disons le plus extraordinaire, était qu'ils se parlaient. Ils avaient adopté un langage commun, qui les reliait comme le sang relie les frères. Parfois, un autre chat, jaloux de l'attention que pouvait porter Michael à Salem, s'attaquait à elle avec ardeur. Elle poussait alors un cri significatif de sa colère ;
Michael, il m'embête ! Aide-moi était la signification grossière de ces cris, et Michael accourait immédiatement. Lorsque la situation n'exigeait pas que le jeune homme aille à la rescousse de sa protégée, elle poussait de tout petits miaulements rapprochés comme une enfant qui parlerait. Et il répondait. Il la flattait sur sa beauté, son agilité ou son intelligence, tandis qu'elle faisait ses petites phrases enfantines. Ses grands yeux jaunes fendus en amande le regardaient, éperdus d'amour pour ce père qui l'affectionnait tant. Lorsqu'elle avait peur, qu'elle était coincée quelque part ou qu'elle avait un besoin urgent de son ange gardien, elle poussait une suite de hurlements longs d'une seconde et espacés chacun de deux ou trois secondes.
Une fois,alors que Michael avait décidé de partir deux semaines en vacances, il laissa lesoin à sa mère de s'occuper de la petite Salem. Lorsqu'il revint, à peine eut-il fermé la portière de sa voiture qu'il entendit ce cri de détresse ;alors il arriva le plus vite possible, la chercher. Alors qu'il désespérait de la trouver, il eut l'idée que ses cris venaient d'en dessous des tuiles de lamais on ; alors il prit un escabeau, entra dans ses toilettes, ouvrit la petite trappe et aperçut deux petits yeux brillants dans le noir. Elle était enfermée dans les combles de sa maison, entre la laine de verre et les rats innombrables qui peuplaient le double-toit. Elle qui avait peur de l'altitude et n'aimait pas qu'on la prenne dans ses bras, tendit ses petites pattes avant vers son héros,tout en répétant ce cri d'alarme qui l'avait fait localiser. Elle était restée coincée là une semaine durant ; sa mère avait noté qu'elle ne la voyait plus,mais comme sa gamelle était toujours trouvée vide, elle ne se posait pas de questions.
Michael, lui aussi, avait son langage lorsqu'il voulait la voir ou savoir si elle se portait bien. Le plus souvent, pour que Salem vienne à lui, il poussait un sifflement aigu et aussi bref que fort. Alors elle apparaissait, surgissant de derrière un muret ou un buisson. S'il ne s'agissait pas d'une urgence, il sifflotait, ou claquait du bout de la langue contre le palais, et elle arrivait. Et lorsqu'il voulait qu'elle lui montre que tout allait bien, il sifflait longuement, entre quelques secondes de silence, sifflement auquel elle répondait si elle ne se trouvait non loin.
Dans son regard, on pouvait voir une compréhension et une intelligence qui faisait penser à quelque chose comme de l'humanité. Elle savait quand ça n’allait pas,comme elle savait quand tout allait bien. Lorsqu’il n’était pas bien, elle se frottait contre son maître et ami, lui parlait de ses petits cris rapprochés,cherchait son regard de ses grands yeux jaunes, laissait les mains gracieuses de Michael caresser sa fourrure noire brillante. Et tant que ça n’était pas terminé, elle continuait.
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Elle avait parfois quelques élans de jeux, qu’il appelait ses quarts d’heures de folie.Lorsqu’elle était dans cet état, elle allait de la porte d’entrée à la fenêtre de la chambre, sautait sur le lis et se jetait sur le tapis, arrivait pour se laisser caresser puis repartait aussitôt comme une fusée. Parfois, ces petits moments arrivaient pendant que Michael prenait sa douche ou mangeait ;lorsqu’il était dans la salle de bain, et comme il laissait souvent la porte ouverte, elle courait à travers toute la chambre, l’ouvrait en grand etre tournait d’où elle était venue aussi vite qu’elle en était partie.
Lorsqu’elle voulait sortir, c’était souvent avec Michael et surtout à des moments où il dormait. Elle se dirigeait vers la porte une fois, puis allait voir son ami, le frôlait de son dos, puis retournait vite vers la porte ; même si la fenêtre était ouverte pour elle, elle ne voulait pas sortir, sauf lorsque c’était avec lui ; alors il s’habillait, ouvrait la porte, la regardait se rouler dans la poussière mêlée aux feuilles brunies par l’automne ou dans le froid de l’hiver, puis ses yeux de chaton retournait à lui, pour jouer. Il s’agenouillait près d’elle, la caressait, doucement, tendrement, tandis qu’elle continuait de se rouler sur le sol. Puis d’un coup, elle s’arrêtait net etre gardait droit devant.
C’est alors qu’elle bondissait, telle une lionne, sur le petit muret en pierre qui faisait face à la maisonnette. L’invitant à la suivre, elle se tournait vers son ami et père, puis grimpait alors la petite montée qui les menait dans la forêt non loin de là. Ensuite elle faisait toutes sortes de petites pirouettes au sol,montrant ainsi sa joie à Michael qui ne faisait que la suivre. Lui aussi aimait ces petites promenades en nature. C’était un moyen de la voir encore exécuter ses prouesses aériennes aussi gracieuses que si Salem avait été un joli papillon noir. Toutes ses pirouettes, toutes ses roulades avaient quelque chose de prédateur, comme si l’air lui-même était une proie, comme si elle dansait avec avant de le tuer.
Elle avait la démarche d’une panthère noire, les bonds d’un tigre, les yeux d’un léopard, la grâce et l’agilité d’un puma et le corps d’un lynx. Elle représentait à elle seule tous les félins même si elle n’était qu’un chat ! Elle s’appelait Salem.